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L'or bleu à vil prix

30 décembre 2022

Québec a récemment a annoncé son intention d'augmenter les redevances sur l'eau ». Dans une entrevue au 98,5 FM donnée dans la foulée de cette annonce à la COP15.2 à Montréal, Benoit Charette, le ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, revient sur l'état actuel de la situation et sur ce qui pourrait changer pour les entreprises qui utilisent l'eau dans leurs procédés industriels. 

"Pour 800 quelque milliards de litres d'eau, [l'État] recueille uniquement 3 millions de dollars année après année, ce qui est un non-sens", affirme d'entrée de jeu le ministre au micro de l'animateur Paul Arcand. 

Le ministre rappelle que ce sont 2 milliards de petites bouteilles d'eau de plastique à usage unique qui sont vendues chaque année au Québec. 

"Les redevances n'ont pas été augmentées depuis une bonne dizaine d'années. C'est la situation qu'on s'apprête à corriger avec le dépôt d'un nouveau projet de loi", ajoute-t-il aussitôt. Cette pièce législative devrait prévoir, sans doute par règlement, une augmentation des redevances tous les trois ans au minimum. 

Au moment de mener l'entrevue [16 décembre 2022], les fonctionnaires du ministère de l'Environnement semblaient toujours en train de comparer ce que les autres États exigent comme redevances. "On est en train d'établir ces comparaisons-là, donc on va voir dans le marché nord-américain où on se situe, indique l'élu de la Coalition avenir Québec. On est plus bas que plusieurs de ces États qui nous voisinent. C'est à tout le moins un rattrapage [qui est envisagé] par rapport à ces États et dans certains cas, ce sera peut-être même plus élevé."

M. Arcand rappelle qu'actuellement, les redevances en Italie sont 1000 fois plus importantes que celles au Québec et celles au Danemark, 4000 fois plus importantes. Le ministre n'a nullement démenti ces comparaisons durant l'entrevue. 

Le fruit de ces redevances qui, manifestement, n'ont pas encore été quantifiées publiquement, n'aboutira pas dans les coffres généraux de l'État. "La redevance sera un des éléments qui participera au financement du [fonds bleu] pour rétablir la qualité de l'eau de nos lacs, de nos rivières", mentionne M. Charette. Le fonds bleu était une promesse du parti au pouvoir faite lors de la dernière campagne électorale. 

Autre élément de modernisation apportée par le nouveau projet de loi : la transparence. "Ce sont les entreprises qui doivent déclarer leurs prélèvements d'eau, mais on sait qu'elles n'utilisent pas les technologies les plus à jour qui soient, dit le ministre, non sans scandaliser l'animateur pour qui une marge d'erreur de 25 % dans les auto-évaluations des industriels revient presque à parler d'une fraude de 25 %. Le projet de loi va aussi évoquer cette nécessaire transparence."

L'entrevue est à écouter ou à réécouter dans son intégralité sur le site internet du 98,5 FM »